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LE BOSSU.

— Cinquante louis pour mademoiselle de Choisy !

— Cent pour la maréchale !…

— Allons lui demander si elle est la maréchale ou mademoiselle de Choisy !

Les deux fous s’élancèrent à la fois. Ils s’aperçurent seulement alors que la belle inconnue était suivie à distance par deux gaillards à rapière d’une aune et demie, qui s’en allaient le poing sur la hanche et le nez au vent sous leur masque.

— Peste ! firent-ils ensemble ; ce n’est ni mademoiselle de Choisy ni la maréchale… c’est une aventure !

Ils étaient tous rassemblés non loin du bassin. Une visite aux dressoirs chargés de liqueurs et de pâtisseries les avait remis en bonne humeur.

Oriol, le nouveau gentilhomme, brûlait d’envie de faire quelque action d’éclat pour gagner ses éperons.

— Messieurs, dit-il en se haussant sur ses pointes, ne serait-ce point plutôt mademoiselle Nivelle ?

On lui faisait cette niche de ne jamais répondre quand il parlait de mademoiselle Nivelle. Depuis six mois, il avait bien dépensé pour elle cinquante mille écus.