Page:Féval - Le Fils du diable - Tomes 1-2.djvu/592

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De guerre lasse, il dut renoncer à sa recherche, et traversa le corridor en sens contraire.

Au bout d’une vingtaine de pas, il poussa une porte et se trouva dans le jardin.

Sous le portail, il y avait un brillant équipage qui rentrait, ramenant M. le chevalier de Reinhold. Rodach attendit que l’équipage eût passé le seuil et s’esquiva, inaperçu.

En dehors du portail, sur une des bornes qui masquaient le coin du trottoir, une pauvre femme était assise, la tête entre ses mains et immobile comme son siège de pierre.

Les laquais du chevalier de Reinhold l’aperçurent en refermant le portail, et la chassèrent.

La pauvre femme se leva sans mot dire, et s’éloigna d’un pas chancelant.

Il y a loin du faubourg Saint-Honoré à la place de la Rotonde. La pauvre femme avait une longue route à faire. C’était la mère Regnault, qui n’avait pas trouvé encore la force de quitter la borne où l’avait jetée l’impitoyable dureté de son fils…