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CHAPITRE VI.

CARESSES QUI TUENT.

Germain, le valet de chambre de M. de Laurens, ne détestait pas absolument le vin du Rhin.

Quelques minutes à peine s’étaient passées depuis la visite du docteur ; mais Petite avait employé comme il faut ces quelques minutes.

Elle était seule avec son mari dans l’appartement de ce dernier.

Germain n’était pas à son poste ; il avait profité de la présence de Sara pour descendre à l’office et voir un peu les vivants ; à l’office, il rencontra Mâlou, qui était un entraînant compère et qui semblait l’attendre.

Mâlou s’était fait l’ami de tout le monde au château ; on aime les anciens militaires.

Un flacon fut débouché. Pauvre Germain ! il restait nuit et jour à l’attache, et pareille débauche ne lui était pas souvent permise…

Petite se tenait debout, le coude appuyé sur la tablette de la cheminée.

Elle chauffait tour à tour ses pieds mignons, enchâssés dans des babouches brodées de perles.

On eût dit qu’elle se posait de manière à montrer à la fois tous les charmes exquis de sa taille et de son visage.

Il y avait en elle, à ce moment, cette grâce plus parfaite, cet attrait concentré de la femme qui veut séduire.