Page:Féval - Le Mari embaumé, 1866, tome 1.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LE
MARI EMBAUMÉ.


Séparateur


PREMIÈRE PARTIE


I

OÙ CÉSAR DE VENDÔME SOUFFRE DE LA COLIQUE APRÈS BOIRE.


Un matin du mois d’août, en l’an de grâce 1622, un beau grand garçon, débraillé abondamment, la chemise tachée de vin, les cheveux ébouriffés autour d’un visage pâli par le plaisir, était couché tout de son long sur le carreau d’une chambre de l’hôtel de Mercœur, situé au milieu du vaste domaine dont notre place Vendôme actuelle n’occupe pas tout à fait le tiers.

L’hôtel appartenait à César de Vendôme, fils légitimé du roi Henri et de la belle Gabrielle, du fait de son mariage avec Françoise de Lorraine, héritière unique du dernier duc de Mercœur. C’était un magnifique bâtiment, tout battant neuf, puisque la duchesse de Mer-