Page:Féval - Le chevalier ténèbre, 1925.djvu/71

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— Allez !… et prenez bien garde, cette Mlle d’Arnheim n’est au fond de tout qu’un vieux docteur, mécréant et vampire, enterré depuis quatre cents ans.

Le jeune marquis se dirigea vers Mgr de Quélen et lui dit :

— Monseigneur, ma mère m’a chargé de parler à M. d’Arnheim pour des leçons.

— Toujours excellente ! murmura l’archevêque qui prit Gaston par la main et le conduisit lui-même à la porte située derrière l’orchestre. Il l’ouvrit.

— Mon bon monsieur d’Arnheim, poursuivit-il en élevant la voix, je vous amène un ambassadeur. C’est le commencement. S’il plaît à Dieu, notre chère enfant sera bientôt obligée de refuser des leçons !

Il referma la porte sur Gaston. Il n’y avait dans cette chambre que le vieillard et sa fille. Mlle d’Arnheim, à la vue du jeune marquis, changea de couleur. Son père baissa les yeux, tandis que le rouge lui montait violemment au visage, Gaston, si éloquent tout à l’heure, restait devant eux la pâleur au front et le silence aux lèvres.