Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/112

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— Que veut-il ? demanda Penhoël.

— Il dit que l’eau descend du haut pays… On n’a jamais vu un déris pareil !… Les pieux du pont tremblent, et ils ont grand’peur là-bas de voir leur maison emportée…

Penhoël repoussa son siége précipitamment. L’observateur le moins clairvoyant eût découvert que cette diversion ne lui déplaisait point.

— Que le petit s’en retourne, dit-il, je vais aller voir ça…

— Par le temps qu’il fait ?… murmura Madame.

Penhoël haussa les épaules.

— Par le temps qu’il fait, répéta-t-il rudement, ce qui pourrait m’arriver de pis, ce serait de rester au fond de l’eau… et je suis à me demander le nom de ceux qui me regretteraient, madame !

— Ah !… René !… René !… dit Marthe avec reproche.

— Personne ne m’aime !… poursuivit Penhoël ; personne !…

Il s’avançait vers la porte. Madame fit un signe à Roger et à Vincent.

— Nous allons aller avec vous aux Houssayes, dirent-ils en même temps.

— Vous allez rester ici ! répliqua Penhoël, je vous défends de me suivre !