Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/165

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de là, et décrocha la petite lanterne suspendue au-dessus de la porte. Puis il revint vers Penhoël et ses deux hôtes qui montaient lentement la colline.

Il porta la lumière de sa lanterne sur le visage de Robert, puis sur celui de Blaise, et les examina durant quelques secondes en silence.

— Penhoël ! Penhoël ! dit-il ensuite de sa voix creuse et pleine d’emphase, vous l’avez voulu !… Que Dieu vous pardonne !

Une de ses mains touchait l’épaule du maître, l’autre désignait Robert de Blois.

— C’est lui !… ajouta-t-il plus bas. La ruine et le crime sont là !… Je suis bien vieux… mais je verrai trois belles-de-nuit de plus sous mes saules avant de mourir… trois nobles filles !… Penhoël ! Penhoël ! le malheur est sur votre maison !… Prenez garde !…

Robert n’avait pu s’empêcher de tressaillir en apprenant ainsi à l’improviste le nom de son sauveur.

René, que la surprise avait tenu d’abord immobile, se tourna vers le passeur avec colère ; mais celui-ci se dirigeait à grands pas déjà vers sa loge.

Et tout en marchant il grommelait :

— Le malheur est sur lui !… et le malheur