Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il était plus de minuit lorsque le jeune M. Robert de Blois mit fin à son entrevue avec le maître de Penhoël pour gagner la chambre qui lui avait été préparée.

Dans un cabinet voisin de cette chambre, on avait dressé un lit à Blaise, qui dormait de tout son cœur.

Robert, au lieu de se coucher, se prit à parcourir sa chambre à grands pas. Son esprit travaillait ; les heures de la nuit s’écoulaient ; il ne s’en apercevait point.

Les premiers rayons de l’aube mirent des lueurs grises derrière les carreaux. La lumière de la lampe pâlit. Le jour était venu…

Robert ne se lassait point de méditer.

Il fallut, pour le distraire de ses réflexions profondes, la riante visite du soleil matinier, qui vint se jouer dans les hauts rideaux de la croisée.

Robert ouvrit la fenêtre ; sa poitrine fatiguée respira l’air vif et frais avec avidité.

C’était une magnifique matinée d’automne. Robert avait devant lui le grand jardin de Penhoël, qui rejoignait de riches guérets, des bois, des prairies courant le long de la colline jusqu’au bourg de Glénac. Au bas du coteau, le marais étendait son immense nappe d’eau, qui était maintenant tranquille et unie comme une