Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/263

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Si la partie grave de la société prévoyait, nous allions dire espérait quelque malheur, c’était dans un avenir lointain encore. Le seul accident que l’on pût redouter ce soir, c’était quelque malencontreuse averse venant clore la fête au meilleur moment.

Aussi chacun tressaillit de surprise et d’effroi lorsqu’on entendît, au milieu du bal, un de ces cris plaintifs qu’arrache la souffrance soudaine et intolérable.

L’orchestre se tut ; les danses cessèrent, et la galerie se leva d’un commun mouvement.

Tous les regards effrayés, ou seulement curieux, se portèrent à la fois vers l’endroit d’où la plainte était partie.

On vit Blanche de Penhoël, immobile et comme morte, étendue tout de son long sur l’herbe.

Robert de Blois était à genoux auprès d’elle et appuyait sa main contre son cœur.

Roger, Diane et Cyprienne s’élancèrent en même temps ; mais ce fut Madame qui arriva la première auprès de sa fille.

Il faut renoncer à peindre tout ce qu’exprimait en ce moment le visage désolé de Marthe de Penhoël.

Un rouge ardent et fiévreux avait remplacé la pâleur de sa joue. L’épouvante qui glaçait son