Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/64

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— À l’aîné de Penhoël… comme deux filles pourraient ressembler à leur père.

— Oh ! oh ! fit Robert ; ce pauvre oncle en sabots !…

La voix du père Géraud prit un accent sévère :

— C’est une famille sainte, monsieur ! dit-il, et notre Louis respectait la mère des deux jeunes filles comme sa propre mère…

L’Américain avait déjà mis de côté son sourire égrillard.

— Enfin, poursuivit l’aubergiste, quand vous lui aurez dit tout cela, et le reste, s’il y a encore une petite place et que vous daigniez prononcer le nom d’un pauvre homme, dites-lui qu’il y a sur le port de Redon un vieux serviteur de la famille qui donnerait pour lui son sang jusqu’à la dernière goutte.

— Il y aura toujours de la place pour cela, mon brave monsieur Géraud, répliqua Robert de Blois ; mais m’avez-vous nommé tous les hôtes du manoir ?

— Pas encore… Le vieil oncle a un fils plus âgé que Diane et Cyprienne… Il s’appelle Vincent : c’est, jusqu’ici, le seul héritier mâle du nom de Penhoël, un brave enfant, un peu rude et sauvage, mais le cœur sur la main !… Il y a enfin le fils adoptif du vicomte et de madame, qui a nom Roger de Launoy… C’est une tête