Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/67

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L’Américain se leva.

— Peut-être resterons-nous bien longtemps à Penhoël, dit-il ; mais, dans telles circonstances données, il faut que nous en puissions repartir demain avec le jour… D’un autre côté, mon message est de nature à n’être confié à personne… Vous devez sentir cela, père Géraud, ajouta-t-il en baissant la voix ; il ne s’agit pas seulement pour moi de voir le maître de Penhoël…

— Vous avez à parler à madame, peut-être ?… murmura l’aubergiste d’un air timide, et comme s’il craignait d’exprimer trop clairement sa pensée.

Robert fit un signe de tête affirmatif.

L’aubergiste leva les yeux au ciel et cessa d’interroger.

Sa dernière question avait été comme le complément des détails précédemment fournis. Elle ouvrait à Robert tout un horizon nouveau, et il en savait à cette heure plus peut-être que le brave aubergiste lui-même.

— Quelle que soit l’issue de notre excursion, dit-il, vous nous reverrez demain, M. Géraud, à moins que vos uhlans ne nous mangent en route… Il faut, en effet, que je passe à Redon, soit pour prendre des bagages assez importants que j’ai laissés au bureau des voitures, soit pour