Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/101

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Cyprienne baissa la tête.

— Oui… oui…, murmura-t-elle ; il vaut mieux que nous soyons seules… Étienne et Roger voudraient combattre à visage découvert, et nous savons trop que ces hommes ne reculeraient pas devant l’assassinat…

Elle baisa Diane au front et reprit avec une sorte de gaieté :

— Pardonne-moi, ma sœur… Tu sais bien que je suis brave, malgré mes instants de faiblesse !…

— Je sais que tu es un cœur dévoué, ma pauvre Cyprienne, répondit Diane qui lui rendit son baiser avec une tendresse de mère ; je sais que tu es prête à donner ta vie pour ceux que nous aimons… toi si jeune et si belle !… toi qui pourrais être heureuse avec le mari de ton choix !… Écoute !… il nous reste bien peu de chances de vaincre… et ce que nous faisons toutes deux, une seule pourrait le faire… Si tu m’aimais bien… si tu étais toujours ma petite sœur chérie…

— Je te laisserais seule en face de ces maudits, n’est-ce pas ?… s’écria Cyprienne indignée ; je tâcherais de fermer les yeux pour ne point voir que tu meurs à la peine !…

— N’est-ce pas assez d’une victime ?… murmura Diane.