Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/110

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C’était vers le tomber du jour, une heure environ avant que le feu de joie fût allumé sur l’aire. Robert de Blois était là, en ce moment, ainsi que Lola, les deux Pontalès et maître le Hivain.

La partie avait lieu dans la chambre à coucher de Penhoël, comme si l’on avait voulu en faire mystère au commun des hôtes du manoir.

Un grand luxe régnait maintenant dans l’appartement du maître. L’ameublement tout neuf était à la dernière mode de Paris. Trois ans auparavant, si nous avions pénétré dans cette chambre simple et modestement ornée, nous y eussions trouvé les portraits du commandant de Penhoël, de Louis enfant et de Marthe.

Maintenant, il n’y avait plus qu’un seul portrait dans un cadre splendide : c’était celui de Lola.

Derrière le lit, une porte s’ouvrait, signalée plutôt que masquée par d’éclatantes draperies de velours ; c’était la porte de la chambre de Lola.

Évidemment, on ne prenait même plus la peine de dissimuler. Le désordre avait pris droit de bourgeoisie au manoir, et Penhoël, se faisant comme un bouclier de sa lourde apathie, ne s’inquiétait point de savoir si sa conduite était un scandale ou passait inaperçue.

Il était le maître. Sa dégradation avouée s’abritait derrière cette grande et belle autorité du