Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/125

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ment… D’un autre côté, comme vous le disiez tout à l’heure, la veine peut changer… et avec des fonds…

Penhoël laissa retomber ses deux mains sur ses genoux. La douleur profonde qu’il ressentait réveillait son apathie. La torture avait trouvé un coin vif au fond de son cœur engourdi.

Ces trois ans écoulés passaient comme une vision rapide au-devant de ses yeux.

— J’étais heureux…, pensait-il tout haut, j’étais riche… le nom de mon père restait pur… Oh ! Haligan disait-il vrai ?… Cet homme est-il venu pour me prendre le salut de mon âme et la vie de mon corps ?…

— Une observation qu’il est important de faire, poursuivait l’homme de loi, c’est que toutes les ventes, consenties par vous jusqu’à ce jour, sont conditionnelles et frappées d’une close de réméré… Dans le cas où vous feriez une nouvelle affaire avec le marquis… ou avec un autre… on pourrait obtenir des conditions pareilles.

— Le terme du réméré est-il le même pour tout ce que j’ai aliéné ? demanda Penhoël.

— Le même… Il finit au 1er  novembre de la présente année.

— Et nous sommes à la fin d’août ! repartit Penhoël.