Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/137

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recoins de l’enceinte de verdure, et repassa sur la route à son tour.

Le Hivain avait retrouvé sa vaillance.

— À part les revenants, dit-il, il y a pourtant un homme qui aime à se cacher dans ce trou noir comme le fond de mon écritoire.

— Qui ça ?

— Le vieux fou de Benoît Haligan, l’ancien passeur du bac de Port-Corbeau… Mais je pense bien qu’il n’y montera plus, car il est à l’agonie… Ah ! M. le marquis ! tout de même, ce que c’est que de nous !… Quand le vieux commandant venait s’asseoir là, sur son banc de gazon, il était le chef d’une famille puissante… À présent, le pauvre Protais le Hivain ne voudrait pas changer de place avec le maître de Penhoël !…

— Le pauvre Protais le Hivain, dit M. de Pontalès, sera bientôt en position de ne changer son sort contre celui de personne… Mais parlons un peu du présent… Depuis que ces misérables enfants sont venues dans mon propre château de Pontalès enlever, à dix pas de moi, dans ma chambre, ces papiers que je n’aurais pas donnés pour cinquante mille écus, je ne sais plus bien au juste quelles sont nos armes contre Penhoël…

Maître le Hivain cligna de l’œil.