Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/255

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telligence frappée il y avait comme une brume. Ses pensées flottaient, confuses. Elle se surprenait à sourire au milieu de ses larmes, et ne trouvait plus la fin de la prière commencée…

Elle avait tant souffert !

Le cimetière de Glénac fait le tour de la petite église, dont les murailles indigentes et décrépites s’élèvent à mi-coteau, dominant tout le passage que nous avons décrit plus d’une fois. L’unique rue du bourg descend tortueusement vers le marais et baigne ses dernières maisons dans les grandes eaux, lorsque vient le déris. Le tournant de Trémeulé est situé sur la paroisse de Glénac, et la Femme-Blanche a mis bien des fois en branle les cloches de la flèche pointue et bleue, pour sonner le glas des noyés. Derrière l’église il y a deux grands ifs, si touffus qu’on ne voit point le ciel à travers leurs branches. Ils dépassent en hauteur la croix de pierre qui marque, sur la toiture, la place de l’autel. Les vieillards disent que les pères de leurs grands-pères ont vu ces arbres hauts et touffus déjà : ils ont des siècles d’âge…

Entre les deux ifs, une balustrade en bois séparait du commun des tombes un espace carré : c’était la sépulture de Penhoël depuis qu’on n’enterrait plus sous les dalles de l’église.

Marthe entra dans l’enceinte où la lumière de