Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/71

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tout était mouvement, vie, force, jeunesse. Leurs tailles sveltes et souples avaient une élasticité pleine de vigueur. C’étaient les vierges robustes et hardies, qui pouvaient s’asseoir d’un bond sur la croupe nue des chevaux du pays et courir, franchissant haies et palissades, sans autre frein que la sauvage crinière de leurs montures. C’étaient aussi les vierges timides, vives à sourire et promptes à rougir, moqueuses parfois, aimantes toujours, fougueuses à chercher le plaisir et ardentes à poursuivre le mystère inconnu de la vie.

Romanesques et gaies à la fois, sensibles à l’excès et fermes pourtant à l’occasion comme des hommes courageux ; de bonnes filles avec cela, simples, franches, le cœur sur la main, et dignes pourtant quand il le fallait : de vraies Penhoël, ma foi ! sachant redresser leurs têtes fières et mettre je ne sais quel dédain victorieux dans leurs jolis sourires…

Et si vous les eussiez vues, que d’élégance véritable et choisie sous leurs petits costumes de paysannes ! Malgré leurs jupes courtes et leurs souliers à boucles, malgré les petits bonnets ronds, sans rubans ni dentelles, qui avaient peine à retenir la richesse prodigue de leurs chevelures, il était bien impossible de se méprendre. C’étaient des demoiselles ! Où avaient-