Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/80

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Elle tendit ses mains aux deux sœurs. Cyprienne s’était déjà remise à genoux.

La délicate intelligence de Diane lui disait qu’il fallait néanmoins une explication à ce oui et à ce non, tombés en même temps de ses lèvres et de celles de sa sœur.

— Comme le visage de notre ange est beau dans son sommeil ! dit-elle en couvrant sa jeune cousine d’un regard ami et tendrement protecteur. Nous n’avons pas le droit de dire que nous l’aimons autant que vous, madame, puisque vous êtes sa mère… Mais Cyprienne qui se tait maintenant, timide, sait parler mieux que moi, quand nous sommes seules toutes deux… Combien de fois a-t-elle souhaité que Dieu fît deux parts de notre avenir !… et que, pour notre chère Blanche, il pût garder toutes les joies et tout le bonheur !… Vous demandiez tout à l’heure si nous savions quelque chose sur elle… Ma sœur vous a répondu oui… C’est que notre oreille entend de bien loin dès que l’on prononce le nom de Blanche !… Oh ! croyez-nous, madame, ce n’est point curiosité vaine… quand on parle de l’Ange ou de sa mère, c’est notre cœur qui écoute… Nous ne savons rien, sinon ce qui se dit chez les pauvres métayers des alentours et dans le salon même de Penhoël…

— Et que dit-on ? demanda Madame.