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CHAPITRE II.

prenait à battre, et ses yeux souriants étaient humides.

Diane venait. Qu’elle était belle ! Oh ! la joie des jeunes amours ! Ce qu’ils se disaient, peut-on l’écrire ? Et le cœur a-t-il besoin de lèvres pour parler ?

Diane ! Diane !… Peut-être la veille encore, la belle jeune fille était venue s’asseoir sous l’arbre aimé ?

Plus rien ; l’absence !…

La tête d’Étienne se penchait sur sa poitrine, et ses mains étaient jointes comme à l’heure où l’on prie.

L’Anglais dormait dans son coin.

Puis le cœur du jeune peintre, un instant amolli, se redressait dans sa force vive. Il se retrouvait lui-même courageux et plein de séve ; il comptait par avance ses heures de travail ; il fixait son effort. Vaincre ! vaincre ! pour revenir chercher Diane, qui était le prix du triomphe et la couronne.

À cette heure, Roger s’était acquitté sans doute de la mission confiée. Diane savait le motif du départ d’Étienne : pour la première fois elle avait reçu l’aveu de cet amour qui durait depuis si longtemps.

Qu’avait-elle dit ? Étienne aurait voulu voir les grands cils baissés de sa paupière, et la rou-