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CHAPITRE III.

traits avait disparu pour faire place à une gaieté communicative.

— Eh bien ! mes fils, s’écria-t-il, gardez vos infirmités… Il m’est évident que votre commune maladie ne peut pas être traitée par des remèdes violents… il faut un régime… je serai votre médecin malgré vous… Et, en attendant, nous commencerons tout doucement notre petite fortune.

Étienne et Roger le regardaient sans oser l’interroger.

— Mon majordome m’a précédé à Paris…, reprit Montalt, je pense que nous allons le trouver au bureau des messageries, où il m’attend sans doute comme c’est son devoir… Il a dû m’acheter un hôtel… quelque chose de très-beau… le prix m’est indifférent… J’aurai besoin d’un peintre pour décorer mes salons…

— Ah ! milord ! interrompit Étienne avec émotion, je ne suis qu’un apprenti dans mon art… et vous ne connaissez rien de moi…

— Je vous dis que vous avez du talent !… Est-ce que vous allez me refuser ?

— J’en réponds, moi, qu’il a du talent !… s’écria Roger en prenant la main de Montalt ; vous êtes un noble cœur, milord… et si Étienne refuse, je me brouille avec lui pour tout de bon !