noble baron, qui baragouinait de tout son cœur, maintenant que cela n’était plus nécessaire.
— Buvez…, buvez, mes braves !… continua Robert ; cela en vaut parbleu bien la peine… Et d’abord, ma martingale, dont vous faites tant de gorges-chaudes, aura, du moins, eu ce résultat de nous valoir notre invitation de ce soir.
— Du tout ! se récria Bibandier, ce Montalt a un certain coup d’œil… Il a reconnu en moi un homme comme il faut, et il m’a engagé à lui faire l’honneur de dîner à son hôtel… Quoi de plus simple ?
— Le fait est…, dit Blaise que tu te donnes ici des gants, M. Robert… Le Montalt est venu à moi et m’a dit :
« Cher comte, vous êtes un bon enfant et je m’estimerais heureux de vous voir assis à ma table. »
Robert haussa les épaules…
— Fous que vous êtes ! dit-il, et ingrats ! Vous verrez que je remplirai vos poches sans avoir droit seulement à la moindre reconnaissance.
— Remplis toujours, Américain, et ne t’inquiète pas du reste !
Robert but à petites gorgées un verre de vin chaud et rassembla les notes éparses sur sa table.
— Voulez-vous que je vous explique ma martingale ?… demanda-t-il.
Blaise rapprocha son fauteuil ; la figure de