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LES BELLES-DE-NUIT.

main se posa, par derrière lui, sur son épaule.

C’était M. Blaise, vêtu d’un très-bel habit bourgeois, et qui riait, lui aussi, de tout son cœur.

— Nous sommes gais !… dit-il en prenant place à côté de son ancien maître.

— Et je crois que nous en avons sujet, mon fils !… repartit Robert. Je pensais justement à toi… Je me disais : Voilà un garçon qui doit me garder de la reconnaissance !…

— Ah !… fit Blaise, tu te disais cela ?…

— Oui… Le fait est que le bien t’est venu en dormant, mon bonhomme !… J’aurais pu admirablement me passer de toi.

— J’ai fait de mon mieux…, dit Blaise avec une humilité feinte ; j’ai été un domestique fidèle, soumis, dévoué…

— La perle des valets !… interrompit Robert.

— Et j’ai été encore, poursuivit Blaise, un observateur attentif, un confident discret, un espion adroit.

— Le roi des marauds, enfin !… s’écria Robert, c’est juste… Va, je ne veux pas diminuer ton mérite !… Sois sûr que ta part du gâteau sera suffisante et honnête.

L’Endormeur approcha son siége et prit un air important.