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CHAPITRE VII.

cacherais le nom de mon compagnon… C’était M. le comte de Manteïra…

— Ah ! ah ! fit le nabab, ce gros garçon de comte est-il donc aussi un colosse d’habileté ?

— Non pas !… mais il vaut son prix… Vous allez voir… Nous avions été forcés de quitter Paris tous les deux pour des affaires… de famille… Nous nous dirigeâmes un peu à l’aventure du côté de la Bretagne, avec une dame de votre connaissance.

— La marquise ?… dit Montalt.

— Madame la marquise d’Urgel, qui avait alors trois ans de moins, et qui était belle comme un ange.

Comme pour confirmer cette assertion, Lola passa, en ce moment, au bras de son cavalier, devant le berceau où Montalt et Robert étaient assis.

— Oui, oui…, dit le nabab en la regardant, madame la marquise devait être bien belle !

— En arrivant dans certaine ville de Bretagne dont le nom importe peu, reprit Robert, nous avions, à nous trois, sept francs cinquante centimes.

— Du vin !… cria le nabab à un cipaye qui passait à sa portée.

Depuis quelques minutes, on voyait circuler dans le jardin des femmes qui n’avaient point