Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/59

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
55
CHAPITRE XIX.

— Comment deux ?…

— D’abord le Pontalès… Ensuite cet étourneau de Vincent, qui est revenu de je ne sais où tout exprès pour nous prêter main-forte !…

— Chut !… fit Bibandier, voilà le bal qui commence !

Étienne et Roger venaient en effet d’aborder Montalt.

Celui-ci était arrivé au paroxysme de sa mauvaise humeur. La première querelle qu’il avait rencontrée sur son chemin l’avait plutôt réjoui que contrarié. Ç’avait été une issue pour le fiel qu’il avait dans l’âme ; mais la provocation de Vincent rétablissait l’équilibre, et ramenait ses idées sombres.

Il avait gardé de cet enfant un souvenir ami, et pour prix du service rendu, Vincent revenait vers lui la main armée et la provocation à la bouche.

Montalt ne fatiguait point son indolence à chercher longtemps la cause de ce revirement bizarre ; mais il subissait l’impression triste, et son cœur lui pesait.

Il était dans cette situation morale, lorsqu’il vit venir à lui Étienne et Roger.

Le jeune peintre avait la figure pâle et le regard indécis ; les yeux de Roger brillaient, au contraire, et le sang lui montait aux joues.