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LES BELLES-DE-NUIT.

Robert arrivait à se persuader qu’il jouait, à son tour, le rôle de sauveur.

Pourtant, lorsqu’il fut parvenu sur le palier poudreux qui précédait le grenier, ses hésitations le reprirent. Il mit son œil à la serrure, pour éviter du moins toute surprise.

Il aperçut justement Cyprienne et Diane faisant irruption par la cloison disjointe, et ouvrant précipitamment la fenêtre.

Lui aussi devina tout.

Mais ce qui le préoccupa principalement, ce fut l’apparition des deux jeunes filles.

Décidément, il n’y avait donc pas moyen de faire un pas sans se heurter contre elles au beau milieu de la route !

Sans le hasard diabolique qui les amenait là, Robert allait entrer le premier. On lui volait son rôle de providence !

Ces réflexions chagrines et sa mauvaise humeur ne l’empêchaient pas de tenir son œil collé à la serrure ; il vit parfaitement la poignée d’or rouler dans la poussière.

— Cela sent son nabab !… pensa-t-il en fronçant le sourcil ; les petites sont décidément à l’hôtel… Si elles y sont, la paix n’est plus possible… et j’ai bien fait d’entamer la guerre !… Ah ! coquin de Bibandier !… si tu avais fait ta besogne !