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coup dans le sens matériel du mot, mais, pour dessiner une passe menaçante.

Laure tressaillit douloureusement et dit :

— Vous aurez en moi une mortelle ennemie, madame !

— Mais, du tout, mignonne, riposta Domenica, sûre de son fait. Autant en emporte le vent ! Ce n’est peut-être pas très-généreux et j’abuse un petit peu de la situation, mais je n’ai eu que ce bout de roman en toute ma vie, vous comprenez que ça m’intéresse… et puis, c’est la seule manière que j’aie de prendre des renseignements sur vous. J’y tiens. Ne vous entêtez pas : dans une demi-heure, nous nous comblerons de gentillesses, nous deux !

Elle dessina une seconde passe. Laure se tordit et balbutia :

— Vous me faites mal… horriblement !

— Attention ! pensa la marquise, il ne faut pourtant pas la tuer ! Ah ! quelle puissance ! Quelle puissance ! Avant d’avoir essayé, on ne sait pas de quoi on est capable !

Au moment même où elle allait modérer la gigantesque manifestation de son pouvoir, elle vit les traits de Laure se détendre et celle-ci murmura :

— Vous l’avez voulu, je parlerai !

— À la bonne heure, fit la marquise en prodiguant aussitôt les passes adoucissantes et calmantes qui devaient ramener la sérénité sur le visage de sa compagne.

Celle-ci commença aussitôt :