Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/37

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douce. C’était une avenue ou une grande route.

Un fort quart-d’heure s’était écoulé depuis le départ.

Carpentier pensa.

— Si dans dix minutes nous retrouvons les cahots, ce sera le pavé de Neuilly : j’en suis sûr : nous sommes dans les Champs-Élysées.

Les cahots revinrent au bout de cinq minutes.

Après un autre quart d’heure, le fiacre se mit à tourner fréquemment dans des rues raboteuses et montantes.

— Devine devinaille, dit tout à coup le colonel : sommes-nous à Montmartre ou dans le quartier Mouffetard ? Paris est grand, surtout avec la banlieue.

À ce moment même, la voiture s’arrêta.

Le colonel fit descendre le cocher, qui aida Vincent à mettre pied à terre. Il n’y eut ni marteau retentissant sur une plaque, ni bruit, ni sonnette agitée. Une clef tourna dans une serrure qui sonna la rouille.

— Êtes-vous content du pourboire, l’ami ? demanda le colonel, 15 sous ! si vous aviez beaucoup de pratiques comme cela, c’est vous qui rouleriez dans votre carrosse !

Une fois la porte franchie, Vincent eut de la terre molle sous les pieds, — puis du sable. Il fit encore quelques pas sur l’herbe.