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Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/204

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Puis elle reprit, en s’accrochant à la rampe pour monter les degrés :

— Mon Dieu ! je vais, je parle, tout cela n’est pas un cauchemar !

Elle atteignit l’étage où était située sa chambre sans se rendre un compte exact de ce qu’elle prétendait faire.

D’instinct, elle s’arrêta devant sa porte comme pour rentrer chez elle, mais ce fut l’affaire d’un instant. Elle continua sa route en étouffant avec soin le bruit de ses pas.

Elle allait vers le corridor sur lequel s’ouvrait l’appartement du cavalier Mora.

Ce corridor n’avait point de fenêtres ouvrant sur le dehors. L’obscurité y était complète. Irène arriva tout droit à la porte du cavalier. Elle frappa très doucement. Il ne lui fut point répondu.

Parmi le silence, elle crut entendre un léger bruit du côté du carré deux chambres seulement étaient habitées : la sienne propre et celle du ménage Canada.

Mais à supposer qu’elle ne se fût point trompée, le bruit ne se renouvela pas.

Elle frappa une seconde fois, disant à voix basse :

— Julian, répondez-moi. Êtes-vous là ? C’est moi. J’ai grand besoin de parler.

Point de réponse encore.

Dans une circonstance ordinaire tout eût été