Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/27

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nous une gravure ? Non. Sais-tu qu’il y aurait la spécialité du billard ? Il y a seize cents billards dans Paris ; à dix joueurs seulement par billard, ça donne seize mille abonnés, plus les fabricants de queues, les tourneurs de billes, etc… Quel titre aura notre recueil ? »

Maurice n’écoutait déjà plus.

« Quel titre ? répéta Étienne. J’en veux un qui nous donne de l’influence au théâtre. La loge infernale ? Qu’en dis-tu ? Est-ce étonnant que nous n’ayons pas encore songé à cela ! »

Maurice poussa un gros soupir et mit sa blonde tête entre ses mains.

« Néant ! néant ! prononça-t-il d’une voix désespérée. Et les heures passent ! et chaque jour écoulé m’arrache un lambeau d’avenir !

— Mon petit, lui dit Étienne piqué au vif, je soupçonne que nos facultés ne cadrent pas. C’est fatigant de se monter l’imagination qu’on a opulente et féconde pour toujours retomber à plat. Je t’annonce itérativement que je vais faire ma pièce tout seul pour la Gaîté, avec Francisque aîné et Delaistre. Assez pataugé, veux-tu ? Chacun de nous reprend sa liberté, premier bien de l’homme… serviteur de tout mon cœur ! »


XVIII

Le drame.


Dans la grand’ville, ces pauvres comédies de la jeunesse abondent.

Ce sont d’effrontés petits vaudevilles qui rient au nez