Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 01.djvu/150

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lèvre sensuelle, ce bonheur était peut-être le plus chéri, le plus jalousement aimé. C’était avec délices qu’il sentait approcher l’heure de sa voluptueuse extase ; il s’y plongeait sans réserve et de tout cœur, trouvant, au fond, une ivresse calme et à la fois infinie, que les choses réelles ne savent point provoquer.

Il va sans dire que Rio-Santo ne choisissait point, d’ordinaire, le tumulte d’une fête pour s’endormir en ses illusoires voluptés, mais le concert et sa rêverie n’étaient point incompatibles pourtant. La mélodie de l’orchestre le conduisait en certaines galeries du palais féerique de son imagination, qu’il n’explorait point dans le silence. Ses songes étaient volontiers des souvenirs ; la musique faisait sur-