Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 01.djvu/151

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gir ces souvenirs joyeux où passaient, comme de douces ombres, les vagues ressentiments de ce suave amour qui, le premier, fit battre le cœur et souffla sa chaude haleine sur l’indifférence des jeunes années.

En ce moment dont nous parlons, Rio-Santo rêvait, et il rêvait d’amour. Il voyait, dans ce lointain mirage que l’extase présente aux yeux de l’âme et qui semble une décoration théâtrale, il voyait une blonde enfant qui élevait vers lui son regard d’ange, confiant, tendre, timide. — L’orchestre accompagnait une mélodie, brodée sur l’un de ces motifs simples et touchants que trouvent dans leurs sauvages bruyères les bardes inspirés de la verte Irlande. On eût dit que cet air avait un