Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 01.djvu/94

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nef que recouvrent d’épaisses nattes de jonc. C’étaient ces nattes qui, étouffant le bruit de ses pas, avaient fait perdre sa trace à Stephen. À cet endroit, les notes du chant religieux, brisées par la double barrière des piliers de l’abside et des colonnes du maître-autel, lui arrivaient mourantes et tout imprégnées d’une mélancolique harmonie. L’abside resplendissait en face de lui ; le crucifix de marbre blanc semblait rayonner une lueur divine. Notre inconnu donnait son cœur sans réserve aucune à toute cette poésie. Il appelait les souvenirs des jours de sa jeunesse chrétienne. Il se reposait des fatigues d’une vie bien agitée peut-être, peut-être bien coupable, dans un extatique bonheur. Car notre inconnu était ainsi fait : homme de volupté, il pouvait se