Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 05.djvu/201

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— Voilà une mauvaise invention, Spencer, disait-on, faites taire ce piano qui nous fend les oreilles.

— Allez toujours, Suky, me dit mon père.

Peu m’importait, milord, de plaire ou de déplaire aux gens qui étaient derrière le rideau. Je préludai encore pendant quelques secondes, puis je commençai un air d’opéra français que j’avais entendu dire à mademoiselle Falcon. Ma voix s’éleva d’abord, froide et méthodique, comme si j’eusse chanté devant mon professeur ; mais je ne sais point résister à l’entraînement de la musique, moi, milord. La passion me prit. Je donnai, comme toujours, mon âme entière à mon chant.