Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 05.djvu/262

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débauche, mais nobles après tout, et gardant au fond du cœur quelque chose de fier, sinon de vertueux. Ces hommes m’eussent défendue, réunis, ne fût-ce que par pudeur aristocratique, bien que, pris à part, chacun d’eux eût peut-être abusé sans pitié de ma détresse ; ils se fussent mis avec ostentation entre moi et mon père ; ils eussent saisi avidement cette occasion de faire à grand bruit acte de gens de cœur. — Chez Ismaïl, au contraire, j’étais seule, seule dans un réduit dont les valets de la maison eux-mêmes ne soupçonnaient pas l’existence. Nulle oreille à portée de mes cris ; rien, milord, rien qu’un pauvre être, mutilé, abruti par l’esclavage, — dévoué pourtant, mais inerte et habitué depuis longues années à fléchir sous la volonté d’Ismaïl.