Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 06.djvu/78

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sure Rio-Santo, dont les grands et audacieux projets ne lui était pas tout à fait inconnus.

Depuis long-temps ses jours s’écoulaient auprès du marquis, et celui-ci, discutant sans cesse avec soi-même les chances et les dangers du jeu hardi qu’il tenait en main, avait laissé échapper une partie de son secret. La vive intelligence d’Angelo Bembo n’avait pas eu besoin d’indices bien graves d’ailleurs pour tomber sur la trace : c’était un de ces poétiques et subtiles esprits qui devinent et bâtissent l’inconnu sur une toute petite pointe de réalité ; mais c’était aussi un timide et honnête cœur. Il n’avait point voulu aller au delà de ce que son imagination avait conjecturé à son insu et comme malgré lui ; habile