Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 09.djvu/376

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mauvais instincts se taisent dans cette absence complète de besoins. Celui qui volait pour manger, qui assassinait pour vivre, ne vole plus et n’assassine plus.

Mais n’est-ce pas chose étrange et honteuse ? Si la société, qui est forte, doit user parfois de clémence envers le crime, est-ce à dire qu’il faille descendre jusqu’à la faiblesse ? N’a-t-elle pas l’air, en agissant ainsi, de capituler avec qui l’attaque, elle dont l’oreille se ferme toujours au malheureux dont la seule arme est la prière ? Quoi ! vous que la misère entoure et presse de toutes parts, vous dont les palais s’élèvent littéralement du sein de la fange, vous possédez au loin un lieu de refuge aussi vaste qu’opulent, un Chanaan dont