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FORCE ET FAIBLESSE.

jeune M. de Kercornbrec en précipitant les véloces roulades du grasseyement de Quimper.

— Le bonheur le rend fou, répondit un cadet de Trégaz avec l’accent chromatique du pays nantais.

— Le fait est, s’écria M. de Châteautruhel, un gros homme rose et blanc, qui nasillait comme c’est le devoir et le droit de tout habitant de Rennes. — le fait est que le petit baron est un fortuné mortel !

Les gens de Vitré, de Vannes, de Saint-Brieuc et de Saint-Malo firent tour à tour leurs réflexions : à Vitré, l’on clapote ; à Vannes, les mots passent des deux côtés des langues épaisses ; à Saint-Brieuc, la voix se dandine lentement sur d’incroyables cadences ; à Saint-Malo… Mais, à tout prendre, où parle-t-on comme il faut ? Le véritable accent français est-il ce cahoteux et bruyant roulement à l’aide duquel s’étourdissent réciproquement les riverains de la Garonne ? Est-ce plutôt le débonnaire gloussement du Picard ? la traî-