Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/104

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caution ; c’est qu’on m’y donnait toujours quelque chose à manger. M. Guillaume Hamilton (c’était le beau-père de mon maître) donnait toujours assez à manger à ses esclaves. Je ne quittais jamais sa maison sans avoir de quoi satisfaire mon appétit, quelque motif que mon maître eût de désirer mon retour aussi vite que possible. Enfin, M. Thomas me dit qu’il était décidé à ne pas le supporter plus longtemps. Il y avait neuf mois que j’étais chez lui, et, pendant ce temps-là, il m’avait souvent fouetté avec rigueur, mais inutilement. Il me dit qu’il était résolu de m’envoyer quelque part, pour me faire dresser convenablement. Dans ce but, il me loua pour une année à un homme du nom d’Édouard Covey. Ce M. Covey était pauvre et ne possédait pas, mais louait seulement sa ferme. Il louait également les ouvriers qui cultivaient sa terre. M. Covey avait acquis une haute réputation dans l’art de dompter les jeunes esclaves, et cette réputation lui rapportait beaucoup. Elle lui fournissait le moyen de cultiver sa terre, en faisant beaucoup moins de dépense, qu’il n’aurait pu y parvenir sans une réputation de cette nature. Il y avait des propriétaires qui ne regardaient pas comme une grande perte de prêter à M. Covey leurs esclaves pendant une année, en considération de la manière dont il