Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/137

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claves avant qu’ils le méritassent ; il s’arrangeait de manière à avoir un esclave ou deux à fouetter tous les lundis au matin. Il en agissait ainsi pour exciter leurs craintes et pour répandre la terreur parmi ceux qui échappaient. Il était dans l’habitude de les fouetter pour les moindres fautes, afin de les empêcher d’en commettre de grandes. M. Hopkins n’était jamais embarrassé quand il fallait trouver une excuse pour fouetter un de ces malheureux. Celui qui n’est pas accoutumé à vivre parmi les propriétaires d’esclaves serait étonné de voir avec quelle facilité surprenante un maître mal disposé sait faire naître l’occasion de fouetter un esclave. Un regard, un mot, un mouvement, une méprise, un accident, un manque de force physique, toutes ces choses-là peuvent en tout temps servir de prétexte pour infliger un châtiment. Un esclave a-t-il l’air mécontent ; on dit qu’il a le diable au corps, et qu’il faut qu’on le fouette pour l’en faire sortir. Répond-il d’un ton de voix un peu haut aux observations de son maître ; il devient insolent et mérite d’être rabaissé. Oublie-t-il d’ôter son chapeau à l’approche d’un blanc ; c’est un manque de respect qu’il importe de punir. Se permet-il de justifier sa conduite lorsqu’on la censure ; il est alors coupable d’impertinence, un des crimes les plus impardon-