Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/187

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devions nous rendre à New-Bedford. M. Ruggles me donna une lettre pour un M. Shard de Newport, en me disant que si je craignais que l’argent ne vînt à me manquer avant mon arrivée à New-Bedford, il fallait m’arrêter à Newport pour y obtenir de nouveaux secours. Cependant nous désirions si ardemment parvenir à un lieu de sûreté, que nous résolûmes d’arrêter nos places dans la diligence, quoique nous n’eussions pas assez d’argent pour les payer d’avance ; mais nous promîmes au cocher de le faire à notre arrivée à New-Bedford. Deux messieurs, pleins de bonté, qui se nommaient, d’après ce que j’appris plus tard, Joseph Ricketson et Guillaume C. Jaber, nous encouragèrent à faire cet arrangement et à continuer notre route. Ils parurent comprendre de suite la position dans laquelle nous nous trouvions, et nous donnèrent des assurances si franches et si cordiales de leur bienveillance, que nous nous sentions tout à fait à notre aise en leur présence. C’était pour nous un grand bonheur que de trouver de tels amis dans un pareil moment. À notre arrivée à New-Bedford, ils nous indiquèrent la maison de M. Nathan Johnson, qui nous reçut avec bonté et qui nous traita avec l’hospitalité la plus généreuse. M. et Mme  Johnson prirent un intérêt vif et profond à notre bien-être.