Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/203

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mes, mais au dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité. »

Quelque sombre et terrible que soit ce tableau, je le crois vrai et fidèle en ce qui concerne la grande majorité de ceux qui professent le christianisme dans le sud des États-Unis d’Amérique. Quel homme de bonne foi pourrait nier que ce ne soit là l’état réel des églises de ce pays ! Hélas ! ceux qui les fréquentent, rejetteraient avec indignation la proposition d’admettre parmi eux un voleur de brebis ; mais en même temps ils n’hésitent pas à y admettre un voleur d’hommes ! Et moi, ils me traitent d’impie et m’accusent d’incrédulité si j’ai l’audace de les en blâmer. Ils font l’attention la plus scrupuleuse aux cérémonies extérieures de la religion, mais en même temps ils négligent les choses les plus importantes de la loi ; c’est-à-dire, le jugement, la miséricorde et la fidélité. Ils sont toujours prêts à offrir un sacrifice, mais rarement à montrer de la miséricorde. Ce sont eux à qui s’appliquent ces paroles : « ils aiment Dieu qu’ils n’ont pas vu, et cependant ils haïssent leur frère qu’ils ont vu ! Ils aiment le païen qui se trouve de l’autre côté du globe terrestre : ils veulent bien prier pour lui, ils consentent à donner leur argent pour qu’on lui mette la Bible entre les mains, et