Page:FRAD006 G1259.pdf/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10

la pension. Il faudra prendre des éclaircissements du sieur Isnard, bénéficier, qui a le bénéfice dudit feu sieur Marsi[1].

Cimetière

[41] Ayant voulu nous transporter au cimetière pour examiner ce qu’il y aurait à faire, on n’a pas trouvé la clef de la porte, les enterre-morts qui la gardent étant en campagne. On nous a dit que la croix de pierre qui est au milieu n’est pas solide. Il y faudrait faire quelque reparation[2]. Sous le piédestal de ladite croix il y a un caveau où est enterré un prévôt de l’église, nommé Pierre Guérin, qui avait fait faire la croix. Il y a des pierres transportées audit cimetière, tirées en différents temps de l’église lorsqu’on y a fait faire des réparations. Il faudrait les faire ôter, parce qu’elles empêchent qu’on ne puisse se servir d’une partie dudit cimetière dont on aurait pourtant besoin, n’ayant pas suffisamment de place dans le reste du terrain.

On nous a fait remarquer que le feu sieur marquis de Villeneuve[3] avait fait construire un bâtiment sur le sol dudit cimetière, pour faire un cabinet à l’appartement de son château qui est contigu audit cimetière, lequel cabinet subsiste encore[4].

Il faut faire arracher quelques petits arbres qui y sont.

[Caveaux dans l’église][5]

[42] Il y a deux caveaux dans le sanctuaire, un pour les évêques, au milieu ; l’autre à gauche, pour MM. de Vence[6]. Un troisième pour les prêtres, chanoines, bénéficiers, dans la net, au-dessous du balustre de la communion, à gauche. Un autre de M. Barcillon, dans la chapelle des Saintes-Reliques. Un cinquième devant la chapelle de l’Ange gardien, appartenant à MM. Olivel[7]. Quatre autres dans le bas de l’église, appartenant au chapitre[8]. On exige trois livres de ceux qui veulent y être enterrés[9].

Le drap mortuaire est bon. La bière est en bon état[10].

Sages-femmes

[43] Il y a deux sages-femmes, de bonnes mœurs et bien instruites[11]. La servante du sieur théologal, nommée Claudine Guisard, exerce la fonction sans avoir été approuvée ni examinée, âgée environ de 45 ans[12]142. Le sieur Vacquier, curé, nous a dit que les deux autres s’appellent Gasparde Jourdane, femme de Jean Guirard, âgée de 40 ans, et Françoise Blanque, veuve à feu Jean, âgée de 60 ans[13].

  1. Ce Mars, patronyme vençois bien connu, voit ici son nom latinisé en Marsi.
  2. Il y a bien une croix de pierre dans le nouveau cimetière de Vence (celui de la Clapière). Peut-être est-ce celle dont il est ici question.
  3. Alexandre de Villeneuve, voir note supra § 16.
  4. L’arrière du château seigneurial donnait sur le cimetière. on gardait bonne note d’un empiètement qu’on n’avait pas pu empêcher.
  5. Ce sous-titre, ajouté, n’est pas dans le document.
  6. MM. de Vence, c’est-à-dire la famille de Villeneuve.
  7. MM. Olive se transmettent la charge de chanoine théologal, d’oncles à neveux.
  8. On voit encore deux dalles scellant des caveaux dans le bas de l’église, sous le chœur. Elles portent la date de 1645.
  9. On voit qu’en 1716, on n’enterre plus, dans l’église, que dans des caveaux. Autrefois on y ensevelissait directement dans le sol, en soulevant les dalles dont elle était pavée. Aucun particulier, sauf les Villeneuve, ne peut se prévaloir d’un droit d’être enterré dans l’église. Chacun a cependant la possibilité d’y être enterré, moyennant finance, dans les caveaux que le chapitre a fait faire à l’intention du public.
  10. La bière sert à transporter les corps morts. Je pense qu’on ignore alors l’usage d’un cercueil.
  11. Bien instruites doit s’entendre de leurs devoirs religieux, car elles ne doivent donner le baptême qu’en cas d’extrême nécessité
  12. C’est-à-dire qu’elle n’a pas encore l’âge canonique pour être la servante d’ un ecclésiastique, qui est de 50 ans.
  13. L’usage de mettre au féminin les noms des femmes (Jourdane, Blanque) n’est plus tout à fait suivi (Guisard).