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aux sieurs maire et consuls qui étaient présents, lesquels nous ont dit qu’ils auraient soin de faire payer exactement le sous-sacristain à l’avenir, et que s’il était dû des arrérages, on y satisferait. Mais comme on n’a pas entretenu la lampe depuis le mois de mars dernier, nous destinerons en réparations ou en aumônes ce que nous retrancherons sur lesdites quinze livres au sous-sacristain[1].

Maître autel[2].

[8] Nous sommes revenu au maître-autel, nous en avons visité le tabernacle, la pierre sacrée et les reliques qu’on avait exposées sur les gradins. Nous avons recommandé au sieur économe de faire raccomoder quelques endroits du piédestal de plâtre sur lequel repose le tabernacle et les gradins, qui sont aussi de plâtre. Il nous a promis d’y faire travailler dès ce jour. Nous avons trouvé dans la plus basse armoire du tabernacle des reliques, placées dans un taffetas rouge, dont on se sert pour mettre dans les pierres d’autel quand on en consacre et dont nous nous servîmes, il y a quelques mois, dans la consécration que nous fîmes d’une quinzaine de pierres pour l’usage du diocèse[3]. Nous avons fait mettre notre cachet sur ledit taffetas, afin que personne ne touche lesdites reliques, et nous avons chargé le sous-sacristain de porter à la sacristie celles qui sont sur les gradins de l’autel pour en faire la vérification plus commodément, aujourd’hui après midi.

Sanctuaire

[9] Le sanctuaire[4] a besoin d’être reblanchi et la peinture et dorure, réparées et renouvelées en quelques endroits, tant à la voute que contre la muraille. Aux gradins et sur le devant des crédences, il faudra enduire de plâtre auparavant. Il n’y a point de tableau sur le maître-autel, derrière le tabernacle, mais seulement un pavillon délabré, doré en quelque endroit, qui tombe du haut de la voute de coquille qui forme le sanctuaire[5]. Sur les crédences il y a deux tableaux, l’un représentant [...][6], l’autre la Sainte Vierge. Il y a un pavillon d’étoffe de soie à fleurs pour couvrir le tabernacle. Il en faudrait pour toutes les couleurs[7]. Il est même assez usé. Nous avons fait ouvrir l’armoire qui est dans la muraille, à côté de l’épitre[8], où sont les bouteilles d’étain dans lesquelles on tient les saintes huiles, après la consécration d’iceux[9] le jeudi saint, pour les distribuer dans les paroisses du diocèse. Il y en a neuf, toutes neuves.

Crémières

Les crémières sont en bon état, toutes d’argent, propres et bien tenues[10].

Fonts baptismaux

[10] Nous sommes descendu au bas de l’église pour voir les fonts baptismaux[11]. Ils sont aussi en bon état. Il y a au-dedans une cuvette de cuivre étamée, avec sa cuillère et au bas du vase de pierre, une piscine. Le couvercle ferme a clef[12].

  1. Le sous-sacristain est un bénéficier, chargé apparemment de l’entretien des lampes perpétuelles. Les quinze livres représentent les intérêts annuels, au taux de 5% du capital de 300 livres déposé par Mgr Godeau entre les mains de la communauté.
  2. Le maître autel et le sanctuaire actuels datent de 1758. Mgr de Bourchenu va donc décrire des monuments que nous ne connaissons plus.
  3. A défaut de reliquaires, on tenait ordinairement les reliques dans le tabernacle. Cela ne plaisait pas aux évêques de la Contre-Réforme, qui voulaient éviter cette promiscuité au Saint-Sacrement . Cela n’a pas d’inconvénient à Vence puisque le Saint Sacrement ne s’y trouvait pas.
  4. Le sanctuaire est ce que nous nommerions improprement le chœur, car le chœur est le lieu où l’on chante, et à Vence il est au fond de la nef, sur une tribune.
  5. Tous les autels étaient surmontés d’un tableau indiquant la dévotion à laquelle ils étaient dédiés, tableau généralement enchâssé dans un retable. Qu’il n’y ait point de tableau au maître-autel de la cathédrale est une anomalie. On verra plus bas ce qu’il est dit d’un tableau se trouvant dans la chapelle de Notre-Dame de bon voyage (§ 156). Une voute de coquille est une voute en forme de cul-de-four. Elle a disparu en 1758.
  6. Le début du mot est dans la marge, recouvert par une feuille collée. On lit seulement C. , ce qui donne à penser à "N.S.J. C."
  7. Il s’agit évidemment des couleurs liturgiques, le blanc, le vert, le rouge, le violet et le noir.
  8. Le côté de l’épitre est à droite en regardant vers le maître-autel; le côté de l’évangile, à gauche.
  9. L’antécédent d’iceux est huiles. Il faudrait icelles.
  10. Propre a généralement le sens de convenable.
  11. Le bas de l’église, c’est, dans le sens de la longueur, le côté le plus éloigné du sanctuaire et du maître-autel.
  12. On ne sait si Mgr de Bourchenu décrit ici les fonts baptismaux que nous connaissons et dont personne ne sait dire de quelle époque ils datent.