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l’office se chante avec gravité, modestie et décence, qu’on observe les cérémonies, qu’on garde la médiante, qu’on ne parle pas au chœur, qu’on n’en sorte pas fréquemment et sans nécessité. Et six heures ayant frappé, nous avons renvoyé au lendemain de parler aux sieurs bénéficiers de l’église.

[91] Du mardi 7e juillet

Nous avons parlé en particulier au sieur Merle, bénéficier, sur les huit heures, après avoir entendu la sainte messe. Et ensuite au sieur Mounier, qui a le bénéfice auquel est uni l’emploi de joueur du serpent[1]. Il a aussi soin des enfants de chœur, en attendant qu’on ait un maître de musique.

Après les avoir entendus séparément et leur avoir dit ce qui leur concernait[2] par rapport à leur emploi et à leur conduite, nous avons renvoyé à parler aux autres, l’heure de la grand-messe ayant sonné, à trois heures et demi, après les vêpres. Dudit jour, à trois fleures et demi, le sieur Vaquier, curé, nous a dit ce qu’il croyait (qu’il) y avait à faire pour remédier à quelques abus dans le chœur et pour faire cesser quelques commerces dans la paroisse[3]. Le sieur Reybaud, second curé, nous a aussi informé de ce qu’il pensait devoir être changé ou réformé pour le bien de l’église et pour l’avantage de tous les habitants. Nous avons ensuite entendu les sieurs Auber, bénéficier, le sieur Suche, diacre de l’évangile, le sieur Courmette, sous-diacre et sous-sacristain, et le sieur Galian, bénéficier.

[92] Le sieur Isnard, le plus ancien des bénéficiers, ne s’est pas trouvé en ville, quoiqu’averti de notre part, Il est aussi notre promoteur[4]. Il est allé à Saint-Paul pour un procès qu’il a depuis longtemps avec des neveux et des nièces. Nous l’exhortons, depuis que nous sommes à Vence, de finir ses affaires, d’accepter un accommodement que ses parties lui ont fait proposer plusieurs fois. Nous n’avons rien pu obtenir de lui, quelques remontrances que nous lui ayons faites[5]. Il emploie le revenu de son bénéfice aux frais d’un procès dont le succès est tries douteux et dont on ne voit pas qu’il puisse voir la fin de longtemps. Il doit même 1200 livres, et davantage, au clergé, depuis dix ou douze ans, d’un reste de compte pour l’exaction qu’il fit des décimes pendant quelques années[6].

  1. Mgr Bourchenu écrit. "l’emploi de jouer du serpent". M. Oswald Baudot propose de corriger le sens en joueur.
  2. Concerner est ici transitif indirect.
  3. Commerces a le sens de "fréquentations".
  4. Le promoteur ou promoteur d’office ; Ce personnage remplit le rôle du ministère publie près l’officialité, c’est-à-dire près la cour spirituelle du diocèse. C’est toujours un ecclésiastique. Il est nommé par l’évêque, ainsi que l’official et le greffier de cette juridiction.
  5. Le document écrit que nous lui ayons fait, sans accord du participe passé.
  6. Il s’agit ici du clergé du diocèse, dont Isnard a perçu pendant des années la part due par chacun aux décimes, c’est-à-dire à l’imposition ecclésiastique.