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Le sieur Féraud, bénéficier, est absent depuis plus de deux années. Il est auprès de M. l’archevêque de Vienne. Nous lui avons fait dire plusieurs fois de venir servir son bénéfice et nous avons engagé le chapitre à lui faire les monitions canoniques. On lui en a fait deux et l’on doit bientôt procéder à la troisième.

Le sieur Gros, qui a le bénéfice de l’orgue, est absent depuis trois mois environ. Le sieur économe nous a assuré qu’il lui a écrit de se rendre à son devoir ou de se démettre de son bénéfice.

[93] Nous avons exhorté en particulier, tant lesdits chanoines que les bénéficiers, d’être assidus au chœur ; quelques uns, de se corriger des défauts dont nous les avons entretenus ; de ne pas se répandre dans le monde ; de n’avoir pas beaucoup de liaisons avec les séculiers ; de ne pas perdre leur temps à des conversations inutiles, à de trop fréquentes promenades ; d’employer le temps qu’il leur reste après l’office à de bonnes œuvres, surtout à l’étude et à la lecture de bons livres ; d’avoir des commentaires sur l’écriture sainte pour s’éclaircir sur les sens obscurs et sur les difficultés qui se présentent dans la récitation de l’office ; de profiter des grandes vérités que Dieu donne dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, en méditant et en réfléchissant en particulier sur ce qu’on a lu au chœur ; de lice tous les jours quelque chapitre de l’Ancien et du Nouveau Testament ; de s’appliquer aussi aux cérémonies de l’église[1] ; et nous avons recommandé à ceux qui ne savent pas le chant ou qui n’y sont pas assurés, d’en faire une étude particulière.

Nous avons fait remarquer à chaque chanoine en particulier que c’était un abus considérable qu’il n’y en ait pas un d’eux qui sache lire une antienne ; qu’y ayant si peu de bénéficiers dans l’église, ils étaient obligés, encore plus particulièrement que ne sont les chanoines des autres chapitres, de savoir chanter ; d’étudier le plain-chant ; qu’ils devraient tous aller au lutrin. Nous avons surtout exigé du sieur Savournin, le plus jeune desdits chanoines, de commencer de s’attacher dès à présent à cette occupation et d’avoir un maître de chant.

[94] Nous avons connu, par les discours que nous ont tenus les particuliers, qu’il y en a qui prennent du tabac dans le chœur. Quelques uns disent leurs petites heures pendant la grand-messe. D’autres y disent aussi matines, quand il n’y

  1. La première rédaction était plus sévère. Mgr Bourchenu avait d’abord écrit : "d’avoir quelques livres pour apprendre les cérémonies de l’église".