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que deux bouges en bas, et autant en haut. L’un est plus grand que l’autre. Le dessus est fort bas. On a de la peine à s’y tenir sans se courber. On entre par la chapelle dans ce logement. Il y a aussi une entrée par le dehors.

Les meubles de bois qui sont dans cet hermitage, et de très peu de valeur, appartiennent au frère Jean. Il nous a dit qu’il les ôterait. Nous l’avons chargé d’en remettre les clefs au sieur Blacas, agent de Mme la marquise de Vence, qui est absente de la province, afin que sous les ordres de ladite dame il prenne soin à l’avenir de ladite chapelle.

La porte de la chapelle est bonne. Elle ferme à la clef. Il y a un gril de fer placé au milieu de la porte qui laisse voir le dedans de la chapelle à ceux qui y vont faire leur prière, quand elle est fermée[1].

Nous sommes revenus à Vence sur les huit heures du soir. Nous avons différé la visite du séminaire à lundi prochain, 20e du mois, auquel jour nous l’avons indiqué depuis le commencement de la semaine, pour donner le temps au père provincial de la Doctrine Chrétienne d’achever la sienne et de partir de Vence, au cas qu’il ne voulût pas se trouver présent à la nôtre.

Séminaire

Du lundi 20e juillet 1716[2]

[170] Nous nous sommes rendu au séminaire sur les sept heures du matin, nous étant revêtu auparavant de notre rochet et de notre camail et étant accompagné du sieur Decormis, doyen et vicaire de la paroisse de Saint-Paul, et du sieur Decormis, archidiacre, son neveu, et encore du sieur Isnard, notre juge, et de notre aumônier. Nous avons été reçu à la porte de l’église par le R, P. Tourtereau en surplis[3] et par le père Issautier, le père recteur ne s’étant pas trouvé dans la maison et le père Arnaud étant allé depuis quinze jours, suivant la commission que nous lui avons donnée, à Gattières pour servir la paroisse[4].

  1. Mgr Bourchenu a noté en marge, dix ans plus tard : "Dans la quatrième visite générale, 29 novembre 1726, on a mis des vitres à la petite fenêtre à côté de l’autel. Il faut un devant d’autel, enchâsser la pierre sacrée, ôter et arracher les petits arbustes et les épines qui sont sur la voute de l’avant-chapelle. Mme de Vence la tient couverte et le bâtiment de l’ermite". Le procès-verbal de cette quatrième visite est conservé aux Archives départementales, G 1268.
  2. On a sauté le 18 et le 19 juillet.
  3. On doit au père Tourtoureau, et non Tourtereau, l’Oraison funèbre de Me Antoine Godeau evesque de Vence, Avignon, 1678 (d’après Y. Giraud, Bibliographie de Godeau, dans Antoine Godeau (1605-1672). De la galanterie à la sainteté, Paris, 1975, p. 401).
  4. La visite de Mgr Crillon, en 1699, avait. donné lieu à un grave incident, les pères ayant admis qu’il visite leur chapelle mais lui ayant refusé l’entrée du séminaire proprement dit, en vertu de lettres du roi accordant aux maisons de leur ordre l’exemption des visites épiscopales. Ils avaient été contraints de faire amende honorable de cet affront (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1289). Il reste quelque chose de cela dans la visite de Bourchenu, puisque le père provincial a manifestement quitté Vence pour ne pas assister à la visite et que le père recteur est absent, sans que le motif de son absence soit indiqué.