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Nous avons entendu la messe de notre aumônier, après laquelle ayant pris l'étole, ledit P. Tourtereau, aussi revêtu d'une étole, a sorti le ciboire du tabernacle. Nous l'avons encensé et nous avons donné la bénédiction au peuple avec le ciboire. Nous l'avons ouvert et nous nous sommes informé si on avait soin de renouveler les hosties. Nous avons regardé si le dedans du tabernacle était en bon état. Nous nous sommes informé si on renouvelait les hosties quand il fallait, si la lampe brûlait jour et nuit, si on ne disait point de messe les dimanches avant celle du prône et si la dernière messe ne se disait, les dimanches et les fêtes, qu'après la grande, si on ne communiait point les étrangers pendant la quinzaine de Pâques[1].

Nous avons visité la pierre sacrée que nous avons trouvée en bon état. L'autel est tout de bois. Les gradins qui accompagnent le tabernacle ne sont pas égaux. Il y en a un sur le devant, de bois peint, qui tient toute la longueur de l'autel, et deux autres petits sur le derrière, trop simples et trop courts, et qui ne font aucune symétrie avec le reste de l'autel. Le tabernacle est fort bas, de bois peint et d'une grande simplicité. Il y a sur l'autel six chandeliers de cuivre et une croix avec son crucifix.

Le tableau, derrière le tabernacle, représente la Sainte Famille. Il n'a point de cadre.

[171] Le tabernacle n'est pas fermé et arrêté avec les gradins[2]. A côté de l'autel il y a deux crédences et sur chacune un tableau. Les confessionnaux, au nombre de quatre[3], sont en bon état, de même que le pavé de la chapelle.

Le dessein du bâtiment est de faire le degré là où est la chapelle et de bâtir une église en deçà de la maison et à son entrée, du côté du septentrion[4]

Nous nous sommes informé si on acquittait les fondations qui consistent en une messe tous les samedis pour M. Artaud, vicaire de la Gaude, et une le premier juillet pour Jean-Baptiste Broc[5].

Nous sommes entré dans la sacristie. Elle est suffisamment pourvue d'ornements et de linge. Ce sont les mêmes dont il est fait mention dans la visite de M. de Crillon, notre prédécesseur, maintenant archevêque de Vienne[6]. Il y a un calice de vermeil avec sa patène, les burettes et le bassin, et un calice d'argent. L'ostensoir est d'argent. Le

  1. L'église veut que tous les paroissiens communient dans leur paroisse pendant la quinzaine de Pâques, non seulement pour identifier ceux qui ne rempliraient point leur devoir pascal, et qui seraient alors suspects de protestantisme, mais encore pour s'assurer qu'ils n'aillent pas se confesser auprès de prêtres étrangers.
  2. Fermé et arrêté ont ici le sens de fixé.
  3. Au nombre de quatre : On a vu qu'il y a quatre pères dans le séminaire. Ces confessionnaux donnent à penser que les pères confessent ordinairement les Vençois, conformément à l'intention de Mgr Godeau lors de leur fondation.
  4. Le bâtiment que nous connaissons est donc considéré comme inachevé. On ne possède aucun plan du bâtiment projeté. On prévoyait de construire une église au nord du bâtiment actuel, entre celui-ci et la route de Cagnes actuelle.
  5. On ne sait si Artaud et Broc sont les fondateurs de ces messes, dites à leur intention ou au contraire les chapelains chargés de les dire. Artaud est mentionné au § 25 Broc pourrait être le secondaire de Saint-Jeannet mentionné au § 131.
  6. Le procès-verbal de visite de Mgr Crillon au séminaire, en 1699, ne mentionne pas les ornements {Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1252). Mgr Crillon peut avoir visité le séminaire en 1706, ayant visité la cathédrale cette année-là, mais, dans cette hypothèse, le procès-verbal n'en est pas conservé.