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Page:Fabié - Œuvres, Poésies 1905-1918, 1921.djvu/99

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Comme les fleurs de pourpre embellissent la gerbe,
          Et les balafres, le drapeau.
Et les champs de carnage étaient loin, et si proches,
          Au cœur de l’étroite cité,
Les fêtes, les appels des tambours et des cloches,
          Le Te Deum dix fois chanté…
Et, dans ces nuits de juin, si claires et si calmes.
          Tant de feux de joie éclataient
Sur l’esplanade, au pied du clocher, sous les palmes
          Des ormes qui d’orgueil chantaient !…





Ensuite, le retour des vainqueurs, bruns de hâle,
          Maigres, poudreux, mais si vibrants.
Il en manquait, — mais dans leur marche triomphale
          Ils serraient encore les rangs.
Et quand ils atteignaient, un par un, le village,
          Le hameau, le mas isolé,
Et que de l’aire-sol, les hélant au passage,
          Les gens qui dépiquaient le blé