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La Chatte noire


D’ailleurs, Milord, le chien d’arrêt,
Qui rêve aussi de la forêt,
Glapit à l’autre coin de l’âtre ;
Et la Chatte, l’air anxieux,
Ne ferme qu’à moitié les yeux,
Et se tient prête à le combattre.

Mais voilà que ses nourrissons
Accourent… Des doigts polissons
Peignent sa queue électrisée.
Elle avertit les imprudents,
Puis gronde, puis montre les dents,
Puis rugit en mère offensée ;

Enfin, après un vif juron,
Elle leur distribue en rond
Quatre ou cinq gifles maternelles ;
Et, le silence étant complet,
Leur tend ses flancs chargés de lait,
En refermant ses deux prunelles.