Page:Fables chinoises du IIIe au VIIIe siècle de notre ère.djvu/59

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Or il s’était juré souvent
De sauver tout être vivant,
De ne faire à nul de la peine.
L’épervier dit alors au roi :
— Tu m’as fait de la peine, à moi ;
Tu m’as privé de mon aubaine !
Rou ou ou ou, rou ou ou ou,
Je te croyais pourtant si doux !

Le roi lui dit : « Qu’exiges-tu,
Grand épervier, de ma vertu ? »
Il reprit : — Que le roi me donne
Poids égal de chair ou de sang. —
— Je ne saurais percer le flanc,
Répondit le roi — de personne,
Rou ou ou ou, rou ou ou ou,
J’ai juré d’être un homme doux.

J’ai juré de ne point tuer,
J’ai juré de m’évertuer
À protéger la créature. —
— Est-ce me protéger cela ?
Riposte l’épervier, holà !
Vous m’avez pris ma nourriture,
Rou ou ou ou, rou ou ou ou,
Est-ce agir en homme si doux ? —